Il prévoyait de taxer lourdement les pick-up dès cette année, le décret émanant du projet de loi de finances 2024 ne devrait pas être publié avant la fin d’année. En somme, ces utilitaires sont de nouveau en sursis.
Véhicule polyvalent prisé par d’indénombrables corps de métiers, le pick-up est capable d’intervenir là où aucun autre véhicule ne peut s’aventurer, hormis des 4×4 déjà lourdement taxés. Et c’est là que se posait un problème de taille, avec l’annonce de ce plan de finance 2024, qui devait initialement taxer les modèles à double cabine, mais également les cabines approfondies, que ce soit en 4 et 5 places, à hauteur de 60.000 euros. S’ajoute un malus au poids (au delà de 1,6 tonne) et, comme si cela ne suffisait pas l’ajout de la TVS annuelle, taxe sur les véhicules de société à laquelle ils étaient jusqu’alors exemptés. Autant le dire d’emblée, les heures du pick-up en France étaient comptées. Même le nouvel Amarok mis sur le marché l’année dernière à été rapidement retiré du catalogue. Volkswagen ne prenant même pas le risque de livrer les quelques commandes réalisées au-delà d’une date fatidique alors inconnue.
Mais pour les professionnels, qu’ils soient artisans, pompiers, secouristes, fournisseurs d’énergie ou agriculteurs, devoir s’acquitter de plus de 100.000 euros pour pouvoir intervenir en terrain difficile, avec du matériel et des personnes, ça ne passe pas. Et ce ne sont pas les rares alternatives électriques proposées sur le marché qui permettent aujourd’hui de les remplacer, compte tenu de performances médiocres et de tarifs tout aussi délirants que ce que prévoyait le Gouvernement à ce sujet. Seule vraie alternative tangible, le pick-up simple cabine à 2 ou 3 places, un profil qui sur le terrain nécessite l’utilisation de deux véhicules ou de réaliser davantage d’aller-retours sur le terrain. Pas très écologique !
C’est par le biais de nos confrères de Sud Radio que l’on apprend qu’à l’issue d’une réunion au ministère de l’Environnement, jeudi 23 mai, “le gouvernement aurait décidé que ce décret ne sera pas publié avant la fin de l’année.” Pour autant, les constructeurs, distributeurs et utilisateurs finaux peuvent-ils se réjouir de ce report? Sachant que la date de publication de ce décret n’est pas connue, que les délais de livraison de véhicules neufs sont généralement longs et que les stocks de pick-up à cabine approfondie ou double cabine sont quasi inexistants en France; la réponse est non. Il faudra que l’exécutif se penche réellement sur les conséquences à moyen et long terme de l’application d’un tel décret au sein des professions qui n’achètent ce type de véhicule que très rarement pour parader.